Le risque sanitaire amiante
L’amiante : un problème majeur de santé publique et de santé au travail
De 400 à 500 fois plus fines qu’un cheveu, les fibres d’amiante sont invisibles dans les poussières.
Inhalées, elles peuvent se déposer au fond des poumons et provoquer des maladies respiratoires graves : plaques pleurales, cancers des poumons et de la plèvre (mésothéliome), fibroses (ou asbestose), etc.
Mais le risque sanitaire ne s’arrête pas là, le risque cancérogène étant aussi connu pour le larynx et les ovaires. Toutes les variétés d’amiante sont classées cancérogènes avérés.

L’exposition à l’amiante est principalement d’origine professionnelle, mais elle peut aussi être environnementale ( présence d’amiante dans certains sols et sous-sols ).
Il est impossible aujourd’hui de connaître les seuils de déclenchement d’une maladie , ceux-ci dépendant a priori de la sensibilité de chacun, de la fréquence et de l’intensité d’exposition, de la taille des particules inhalées, mais aussi de de leur nature minéralogique et chimique.
Source : http://www.inrs.fr/risques.html
L’Amiante Environnemental est également dangereuse
De composition chimique parfaitement identique, l’amiante naturellement présent dans les roches, présente la même nocivité que l’amiante ajoutée dans les matériaux industriels ou manufacturés. Cet amiante ajoutée n’étant rien d’autre que de l’amiante naturel, exploité dans des mines et intégré dans divers matériaux pour ses propriétés mécaniques et chimiques exceptionnelles.
Si les études concernant les maladies (et malheureusement décès) imputables à l’amiante environnemental, c’est-à-dire à une exposition à des roches amiantifères et pas à des matériaux manufacturés, restent relativement peu nombreuses et difficile à interpréter compte tenu des délais longs de déclenchement des maladies en jeu et des (nombreuses) autres sources d’exposition. Ce sont des incidences exceptionnelles de mésothéliomes (maladie imputable quasi exclusivement à l’exposition à de l’amiante) et de plaques pleurales dans les populations de Haute-Corse et de Nouvelle-Calédonie qui ont déclenchés un intérêt plus poussé autour de la géologie de l’amiante .
Ainsi, selon l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, « les indices accumulés vont dans le sens d’un effet sanitaire pour l’exposition environnementale à l’amiante, malgré des connaissances plus faibles que pour les expositions professionnelles » voir les saisines de l’ANSES à ce sujet, notamment le rapport de 2010)
Aléa Amiante Environnemental
Dans le but de mieux comprendre la répartition géographique des formations géologiques contenant ou susceptibles de contenir des occurrences amiantifères, le BRGM a élaboré, pour l’ensemble du territoire métropolitain, une carte des niveaux de susceptibilité de présence d’amiante à l’échelle 1/1000000.
Cette carte est directement dérivée d’un retraitement des données numériques de la carte géologique de France à l’échelle 1/1 000 000 (6e édition).
Plusieurs niveaux de susceptibilité ont été pris en considération pour construire cette carte :
- susceptibilité nulle (0) ;
- susceptibilité nulle ou très faible (1) ;
- susceptibilité faible (2) ;
- susceptibilité moyenne (3) ;
- susceptibilité forte (4).
Compte tenu de son échelle (1 cm sur la carte = 10 km sur le terrain), cette carte ne permet pas d’accéder à un niveau d’information adapté à la taille d’un chantier et ne pourra donc en aucun cas être utilisée comme source unique d’informations.
Soucieux des risques potentiels d’inhalation de fibres asbestiformes pour les populations vivant à proximité d’éventuelles roches naturellement amiantifères, ou pour les travailleurs dans les carrières ou le BTP concernées par ce type de formations géologiques, le BRGM, a procédé à des cartographies plus fines (1/50000) de la susceptibilité à la présence d’amiante environnemental.
Ces cartographies réalisées ont permis d’adopter d’une manière définitive les niveaux d’aléas relatifs à̀ la présence d’amiante dans les environnements naturels.
Pour ce faire et afin de permettre une homogénéité des résultats au niveau national, une classification en 4 classes aléas a été adoptée en préalable :
- La classe d’aléa de niveau 1 correspond à̀ toutes les formations géologiques dans lesquelles aucun indice d’amiante n’est actuellement connu ;
- La classe d’aléa de niveau 2 correspond aux formations géologiques dans lesquelles des occurrences d’amiante, très localisées et exceptionnelles, sont connues ;
- La classe d’aléa de niveau 3 regroupe les formations géologiques dans lesquelles les occurrences d’amiante sont plus fréquentes mais encore localisées et non systématiques ;
- La classe d’aléa de niveau 4 correspond aux formations géologiques dans lesquelles les occurrences d’amiante sont très nombreuses et pour lesquelles la probabilité́ d’occurrence de minéraux amiantifères est donc forte.


Des cartes plus précises, à l’échelle 1/5 000, ont été élaborées et sont d’ores et déjà disponibles pour certaines communes de Haute-Corse.
- Communes de la région de Bastia (Haute-Corse) : San Martino Di Lota, Biguglia, Borgo, Brando, Furiani, Bastia, Santa Maria Di Lota (RP-62198-FR, 2013);
- Communes de la région du Nebbio (Haute-Corse) : Barbaggio, Oletta, Olmeta-di-Tuda, Patrimonio, Poggio d’Oletta, Rapale, Rutali, Saint-Florent, Vallecalle (RP-66345-FR, 2016);
- Commune de Corte (Haute-Corse) (RP-59981-FR, 2011);
- Commune de Bustanico (Haute-Corse) (RP-60356-FR, 2011);
- Communes du Cap Corse (Haute-Corse) : Pino, Luri, Barrettali, Cagnano, Canari, Pietracorbara, Ogliastro, Sisco, Olcani, Nonza, Olmeta di Capocorso, Farinole) (RP-70672-FR, 2020);
- Communes de Ponte-Leccia (Haute-Corse) : Castineta, Morosaglia, Valle-di-Rostino, Castello-di-Rostino, Canaviaggia, Bisinchi, Campile, Lento, Bigorno, Campitello, Volpajola, Scolca, Vignale, Murato (RP-69546-FR, 2020).
L’objectif de ces études détaillées est de fournir des éléments cartographiques précis, à l’échelle 1/5 000, concernant la probabilité de présence d’amiante dans l’environnement naturel, afin de pouvoir anticiper et optimiser la préparation des chantiers intéressant des terrains amiantifères ou suspectés de l’être.
La méthodologie d’échelonnement des études du BRGM est présentée ci-dessous. Elles ont également pour objectif de localiser les principaux affleurements constitués de roches amiantifères, susceptibles de constituer des sources pérennes d’émission de fibres d’amiante dans l’air.
Ces documents cartographiques à 1/5 000 concernent des Zones d’Investigation Prioritaires (ZIP), reconnues à enjeux, dont le nombre et les contours ont été préalablement définis avec les commanditaires des études. Ces ZIP couvrent en particulier les zones en cours d’urbanisation ou destinées à la construction.
Les investigations sont également étendues aux anciennes carrières, aux axes routiers ainsi qu’aux principaux chemins et sentiers ouverts au public.

Ces cartes d’aléas (du 1:1 000 000 au 1: 5 000), et les rapports associés, sont disponibles sur le site Infoterre du BRGM.
Conduite de chantiers de terrassement en contexte amiantifère
Enfin, lorsque la présence d’amiante naturel est avérée dans les sols et roches, et que des travaux les impactants sont nécessaires, il convient d’adapter les méthodes de travail.
L’INRS a publié en avril 2020 un guide de prévention complet détaillant les précautions à prendre ainsi que les repérages à effectuer dans le cas de travaux dans les zones d’aléas 2 et supérieur.

C’est, entre autres, à partir de ces prescriptions que nous accompagnons nos clients dans la mise en place des mesures nécessaires à la conduite d’un chantier en terrain amiantifère en sécurité.
Guide ED 6142 : Travaux en terrain amiantifère. Opérations de génie civil de bâtiment et de travaux publics