A l’occasion de la parution de l’arrêté du 4 juin 2024 précisant l’obligation de repérage amiante avant travaux sur les ouvrages de génie civil (entre autres infrastructures), rappelons que la norme NF X 46-102 prévoit de faire appel à un géologue pour les granulats, ballasts et pierres ornementales.
Un géologue peut-il apporter son expertise aux RAAT Infrastructures ?
![Pont ancien en serpentinites massives](https://www.bureau-gda.fr/wp-content/uploads/Pont-ancien-en-serpentinites-massives-1024x768.jpg)
Norme NF X46-102 et matériaux naturels
La norme NF X46-102 décrit la méthodologie de repérage avant travaux dans les ouvrages de génie civil, infrastructures de transport et réseaux divers. Publiée en 2020, elle est le produit de la scission de la thématique « immeubles non bâtis » en deux sujets distincts : les ouvrages d’infrastructures et les terrains naturels (pour lesquels la norme norme NF P94-001 a été établie).
Pour autant ces ouvrages peuvent contenir des matériaux naturellement amiantifères, notamment sous forme de granulats, ballasts etc.
Un arrêté très attendu
Après plusieurs années d’attente, c’est en juin 2024 que l’arrêté d’application de ce domaine parait. Il établit l’obligation du repérage avant travaux de l’amiante sur les ouvrages d’infrastructure et de génie civil, dans le respect de la norme NF X46-102, ainsi qu’un calendrier d’applicabilité et la nécessité d’obtention d’une formation certifiante pour les opérateurs de repérage.
L’arrêté équivalent est encore à paraitre pour les repérages de l’amiante environnemental dans les sols et roches en place et l’applicabilité obligatoire de la norme NF P94-001.
Apports du géologue opérateur au sens de la norme NF P94-001
L’expertise du géologue en pétrographie et minéralogie lui permettra d’identifier dans les matériaux naturels les types de roches, et donc leur susceptibilité à accueillir de l’amiante environnemental.
Ses observations permettront de limiter (considérablement) le nombre de prélèvements et d’analyses laboratoires en adoptant une stratégie basée sur la reconnaissance des roches à risque et de modalités de cristallisation de l’amiante, plutôt qu’une stratégie d’échantillonnage systématique.
Cela garantit en outre une fiabilité bien supérieure puisque le repérage sera basé sur des observations scientifiques. Ainsi le géologue adressera au laboratoire des échantillons sélectionnés car suspects même si les éléments porteurs d’amiante sont relativement rares dans le matériau, à l’inverse d’un échantillonnage systématique qui, statistiquement, passe souvent à coté de ces éléments de petites tailles.
Nos géologues interviennent donc, en appui à des opérateurs de repérage :
- sur des granulats (que cela soit sur le site de production ou sur le site de mise en œuvre, plus difficilement au sein des enrobés, c’est là le tour des laboratoires d’intervenir),
- sur des ballasts,
- sur des murs de soutènements en pierres,
- sur des ouvrages d’art en pierres,
- …
![Muret en matériaux amiantifères](https://www.bureau-gda.fr/wp-content/uploads/Corse-muret-en-serpentinites-1024x768.jpg)
Et les bétons et remblais ?
Bien qu’ils ne soient pas traités, ni dans la norme sur les ouvrages d’infrastructures, ni sur la norme sur l’amiante environnemental, les remblais et bétons peuvent contenir des roches amiantifères, à ce titre, nos géologues interviennent également pour répondre à l‘obligation d’évaluation du risque du donneur d’ordre, en s’inspirant des parties utiles des normes NF X46-102 et P94-001.